• Avant d'être vieux

    Je suis venu te dire mon ami, ce que personne ne saura jamais, ce que l'univers entier taira à jamais, le bruit du silence, les non-dits, ma peau comme déchirée par les barbelés, tatoués sur ma jambe. Et ça fait des heures que je t'attends, des heures que je suis la, le téléphone contre l'oreille, clope sur clope, dos au mur.

    Et je suis venu te dire, les choses qu'on ne dit pas d'habitude même quand il fait noir, même quand on ne regarde pas, que je pense à toi parfois en écoutant showbiz en boucle, que c'est comme un leitmotiv se lever tous les matins pour toi, en espérant ne jamais me coucher avec la nuit au creux de ses bras, celui qui ne me réponds pas.

    J'aurais voulu te dire mon ami, et que tu ne me dise rien simplement la vie d'un autre, simplement me sourire à l'envie, et ton silence coule le long des touches de mon clavier, en inverti, en azerty, pendu à ton cou comme une horloge qui crie le temps qui passe et que tu ne viens pas mon ami.

    J'aurais voulu te serrer à m'en casser les dents contre toi, dans un soupir, faire l'amour et s'attendre au pire, dans mon lit, sur le sol, dans l'escalier j'aurais tout donné, j'aurais rien reçu, j'aurais cru un moment que c'était pour toute la vie, parce qu'on à besoin d'y croire au moins un peu, même moi.

    On en aurait vu des paysages, on aurait dit des conneries, on aurait eu le temps de rien, même pas de se dire Ornithorique, sans le « n » de nous, et quand tu dormira j'aurais envie de te dire tout ce que l'univers ne dira jamais et quand tu partira, tu partira sans te retourner, ne plus y penser.

    J'aurais la fierté de t'inventer des mots, allez serre moi encore, je te dirais que c'est pas grave parce que rien n'est grave vu du ciel, te dire tous les mots qu'on ne dit pas les premières fois, faire comme si, y croire un peu jusqu'à la déchirure, faire semblant.

    J'aurais voulu te dire mon ami, que je ne voudrais jamais dormir pour pas rater une seconde de toi, de peur que tu ne partes sans rien dire, sans me dire que je vais te manquer, sans me dire que tu ne regrettes rien.


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